
Comment observer des animaux sauvages à Calakmul ?
Si vous aimez l’observation des animaux sauvages, et que c’est l’une des raisons pour lesquelles vous avez choisi de voyager dans la péninsule du Yucatán, alors vous devez absolument inscrire Calakmul dans votre liste de must-dos ! Considérée comme l’une des plus grandes réserves de biosphère au monde, Calakmul ne se résume pas uniquement à ses ruines perdues en pleine jungle. C’est tout un territoire naturel préservé, où vous pourrez apercevoir certains des animaux emblématiques du Mexique, comme le jaguar, le singe hurleur ou le toucan. Voici quelques informations précieuses pour ceux qui souhaitent observer des animaux à Calakmul ou qui, comme nous, ont un certain penchant pour la photographie animalière.
Observation animalière : pourquoi faut-il absolument aller à Calakmul ?
La réserve de la biosphère en quelques chiffres
Créée en 1989 et classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1993, la réserve de biosphère de Calakmul (de son nom complet) se situe dans l’État de Campeche, au sud du Mexique. Elle s’étend sur une superficie impressionnante de plus de 720 000 hectares. Elle forme, avec la forêt du Guatemala et celle du Belize, la « forêt maya », qui constitue la deuxième plus vaste région de forêts tropicales des Amériques, après l’Amazonie.
Il s’agit d’un habitat naturel pour de nombreuses espèces endémiques de faunes et de flores, dont certaines sont menacées ou en danger d’extinction. La réserve de Calakmul abrite notamment 5 espèces de grands félins du continent (dont le fameux jaguar), ainsi que 2 des 3 espèces de primates visibles au Mexique (le singe hurleur et le singe araignée).
Le saviez-vous ? Selon l’UNESCO, la réserve de Calakmul constitue le troisième haut lieu de biodiversité du monde par sa taille, ce qui lui confère une valeur universelle tout à fait exceptionnelle.
Un endroit préservé du tourisme de masse
Si vous vous êtes un peu promené au Mexique, et plus particulièrement dans la péninsule du Yucatán, vous vous êtes certainement aperçu que cette région est rongée par le tourisme de masse.
En toute logique, les animaux sauvages détestent les hordes d’humains qui débarquent par cars entiers, sont bruyants, polluent et envahissent leur habitat naturel (à l’exception des espèces qui y trouvent leur compte, comme les singes ou les coatis).
Par chance pour les amoureux de la nature, Calakmul est loin de tout cela. Contrairement à d’autres sites touristiques, la réserve et les ruines qu’elle renferme sont difficiles d’accès. Ce relatif isolement est donc une aubaine pour la faune sauvage, qui peut y vivre sans être perturbée par les activités humaines. Une visite à Calakmul constitue donc une vraie opportunité d’apercevoir des espèces animales rares et menacées.
Quels animaux peut-on observer à Calakmul ?
Des oiseaux aux couleurs incroyables
Au Mexique, on dénombre 1100 espèces d’oiseaux, dont 360 peuplent la jungle de Calakmul. Il y a donc de grandes chances que les oiseaux soient les animaux que vous croiserez le plus !

Parmi les plus charismatiques, on peut citer le toucan, l’ara rouge ou encore l’ara militaire, des oiseaux tropicaux qui ajoutent leur touche de magie à la forêt tropicale. On peut également croiser plusieurs espèces de perruches ou de colibris comme le colibri émeraude, qui sont si mignons et photogéniques !
De notre côté, nous avons pu observer :
- Un joli colibri (qui s’est avéré être une ariane candide – merci Google lens).
- Des trogons pattus ou trogons à lunettes jaunes, des oiseaux au corps jaune avec des nuances de bleu (qu’on ne voit pas bien sur la photo ci-dessous).
- Un pic à bec clair, qui ressemble à un genre de pivert avec la tête rouge et une drôle de coiffure.
- Une piaye écureuil, un oiseau brun/noir avec une longue queue tachetée.
Ces espèces ne sont pas en danger d’extinction, il est donc plutôt fréquent de les apercevoir à Calakmul. Plus rares, mais tout aussi emblématiques, nous avons eu la chance de voir :
- Un toucan, mais de loin ! En zoomant bien sur la photo, et après quelques recherches, j’en ai conclu qu’il pourrait s’agir du toucan à carène, mais il faudrait qu’un ornithologue me le confirme.
- Une troupe de dindons ocellés qui traversaient la route alors que nous rejoignions le site archéologique. Il s’agit d’une espèce endémique du Yucatán et aujourd’hui quasi menacée.
Des mammifères emblématiques
Alors certes, on peut voir des jaguars à Calakmul, mais il faut quand même être sacrément chanceux, car il n’y a plus que 200 individus dans la réserve. Je vous mets quand même une photo pour le plaisir, même si ce n’est pas moi qui l’ai prise (ni M. Chaton), car nous n’avons pas eu la chance d’en croiser ! Cela dit, bonne nouvelle : les gardiens en aperçoivent assez régulièrement.

Le jaguar n’est d’ailleurs pas le seul félin dans cette jungle, on peut également trouver des ocelots et des pumas parmi les 5 espèces de félins présents à Calakmul.
Par contre, nous avons eu la chance incroyable de croiser la route d’un tapir (tapir de Baird). Un spécimen apparemment encore plus rare que les jaguars d’après un guide local, qui ne nous croyait pas avant d’avoir vu la photo !
Nous avons eu d’autant plus de chance sachant qu’il s’agit d’un animal plutôt craintif et qui ne s’approche généralement pas des infrastructures humaines… alors que celui-ci traversait tranquillement la route et n’a pas pris la fuite tout de suite en nous voyant. Pour info, il s’agit d’une espèce malheureusement en voie de disparition.
Sinon, niveaux mammifères, il est difficile de passer à côté des singes hurleurs, qui sont actifs la journée et grimpent souvent aux arbres à côté des ruines. Plus précisément à Calakmul, il s’agit de la sous-espèce de singes hurleurs du Guatemala. On peut également voir des singes araignées qui sont visibles un peu partout au Mexique.
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Enfin, parmi les animaux que l’on peut observer à Calakmul, il y a : des fourmiliers, des tatous, des agoutis (sorte de petit rongeur), des renards, des pécaris (cochons sauvages), des cerfs ou encore des chauves-souris.
Les autres animaux à voir à Calakmul
…et qui ne sont ni des oiseaux ni des mammifères.
Vous vous en doutez, je vais mentionner les iguanes, qui ne sont pas rares du tout au Mexique. On compte environ 75 espèces de reptiles dans cette jungle, dont de nombreux serpents. On peut voir aussi d’autres bébêtes moins sympas (tout est relatif) comme des mygales ou des scorpions.
Enfin, dans un registre plus enchanteur, Calakmul abrite aussi 380 espèces de papillons, dont le fameux papillon morpho bleu turquoise.
Autant dire que pour croiser tout ce beau monde, il faudra y accorder du temps !
Où dormir à Calakmul quand on veut voir des animaux ?
Sur place, assurément ! Pour augmenter vos chances d’observer des animaux à Calakmul, mieux vaut miser sur l’immersion totale.
Pour cela, je vous recommande de dormir au Campamento Yaax Che en Calakmul, un campement à l’intérieur de la réserve tenu par Fernando et sa famille qui connaissent très bien la jungle et leurs petits habitants. D’ailleurs, si le sujet vous intéresse, il ne faudra pas hésiter à en parler avec eux.
Le campement se situe à quelques kilomètres après l’entrée de la réserve. Il s’agit du seul et unique établissement hôtelier à l’intérieur de la réserve.

Vous aurez le choix entre louer une tente déjà montée, abritée et meublée d’un matelas, ou de réserver un emplacement nu si vous avez embarqué tout votre matos. Notez que le confort y est très rudimentaire : vous êtes vraiment en pleine nature ! Pas d’électricité, pas de wifi, toilettes sèches uniquement et cabines de douches avec un seau. Mais pas de panique : il y a un restaurant, donc l’essentiel est là 😋
Dormir au Campamento Yaax Che est un vrai plus pour voir des animaux, et voici pourquoi :
- Pas de pollution lumineuse la nuit : le top si vous souhaitez tenter une sortie nocturne pour croiser des animaux qui ne sont actifs qu’à la tombée du jour.
- Le campement dispose d’une tour d’observation en bois qui vous permet de vous hisser au-dessus de la canopée. C’est depuis celle-ci que nous avons pu voir un toucan !
- Petit bonus : il y a une famille de singes hurleurs qui vit juste à côté du campement. Vous entendrez probablement leurs cris à la tombée du jour ou juste avant le lever de soleil. Dans notre cas, nous les avons entendus vers 5h du matin (ou plutôt, nous avons été réveillés par eux… pratique si vous n’avez pas de réveil 😂). Pour le coup, c’était une expérience très particulière. Fernando nous avait prévenus que ça ressemblait au cri du jaguar, ça nous a bluffés (et c’était même un peu flippant) !
Enfin, c’est également le meilleur endroit où dormir si vous souhaitez aller visiter le site archéologique de Calakmul à la fraiche, dès l’ouverture.
Comment augmenter vos chances de croiser des animaux sauvages ?
Outre le fait de dormir sur place comme je vous l’ai expliqué dans le précédent paragraphe, voici mes autres conseils pour maximiser vos chances d’observer des animaux à Calakmul.
Choisir le bon moment et le bon équipement
L’observation des animaux sauvages, ça ne s’improvise pas tant que ça, et nous l’avons appris à la longue avec M. Chaton. Bon bien sûr, vous pouvez tout à fait faire une rencontre random sans avoir rien demandé (le tapir au milieu de la route était un vrai coup de chance).
Mais pour vivre l’expérience à fond, mieux vaut ne pas avoir peur de se lever tôt, voire très tôt. C’est un conseil que vous pouvez d’ailleurs appliquer d’une manière générale, car la plupart des espèces animales sont actives juste avant l’aube. Par exemple, nous nous sommes rendus à la tour d’observation du campement à ce moment-là (juste après avoir été tirés du lit par les cris des singes hurleurs… pratique, je vous dis !) car c’est à ce moment que l’on peut vraiment bien observer les oiseaux.
De même, le crépuscule est généralement un autre bon moment pour observer des animaux sauvages. Donc, si vous faites le calcul, l’idéal est de rester sur place au moins deux nuits.
Niveau équipement, les jumelles seront vos meilleures amies, inutile de préciser pourquoi. Prévoyez également des vêtements légers, mais couvrants pour vous protéger des insectes. Et bien sûr, c’est le moment de sortir les appareils photos !

Faire appel à un guide local
Pour être honnête, s’il y a quelque chose qui nous a posé problème au Mexique avec M. Chaton, c’est la difficulté à trouver des excursions avec un vrai focus « nature », sans artifices ni attractions à deux balles.
Ce site ne fait malheureusement pas exception, et nous n’avons pas trouvé de tour avec une véritable immersion dans la jungle pour observer des animaux à Calakmul.
La seule activité qui s’en rapproche, ce sont des tours combinés pour explorer les ruines en présence d’un guide, avec en bonus un petit tour dans la jungle. Le lien vers l’activité que je vous ai mis ici est très bien notée, et les commentaires mentionnent le fait d’avoir croisé des animaux sauvages, c’est déjà ça !
Cependant, si vous connaissez un guide ou une agence qui propose ce genre de tour (avec une vraie randonnée dans la jungle, pas un petit tour de 30 minutes), n’hésitez pas à me le signaler en commentaire, je serais ravie de le mentionner dans cet article.
Être autonome dans ses déplacements
Il n’est franchement pas évident de rejoindre la réserve de Calakmul par ses propres moyens, du fait de l’isolement de cet endroit.
Comme je l’ai expliqué dans mon autre article dédié à la visite du site archéologique de Calakmul, le seul moyen de vous y rendre si vous n’êtes pas véhiculé est de prendre une navette depuis Xpujil, qui part vers 7h du matin et revient vous chercher dans l’après-midi.

Le problème, c’est que la navette vous dépose uniquement au site archéologique, donc vous n’aurez pas trop de temps à consacrer à l’observation des animaux sauvages. En plus, vous vous y rendrez en pleine journée uniquement, donc ce n’est vraiment pas l’idéal.
Une autre solution serait de faire du stop, ou de réserver un tour depuis Campeche ou Bacalar dans le même style que celui que je vous ai recommandé ci-dessus.
Donc le meilleur conseil que je puisse vous donner si vous voulez mettre toutes vos chances de votre côté, c’est de louer votre propre véhicule. Cela vous permettra d’être 100 % autonome et de vous affranchir de toutes ces contraintes horaires et géographiques.
Si vous êtes à l’étape de la préparation de votre voyage au Mexique, je vous recommande l’agence de location francophone TouraCancun. L’avantage est que leur offre est transparente avec toutes les assurances comprises, et que vous n’avez pas besoin de carte de crédit pour réserver. Vous pourrez retirer votre véhicule à Cancún, Tulum, Playa del Carmen ou Mérida (il faut en revanche impérativement réserver sur internet).
Faire preuve de patience
Pour espérer voir des animaux sauvages, il faut de la patience et… il faut le dire, une petite dose de chance. Soyez également conscient que rien n’est forcément garanti, ça reste la nature. Bon, pour rater les singes hurleurs, il faut vraiment ne pas avoir de bol… A minima, vous les entendrez !
N’hésitez pas à vous fixer à un endroit et à rester silencieux un petit moment. Plus vous serez patient, plus vous augmenterez vos chances. C’est ce que nous avons fait dans la tour d’observation de notre campement… ça a fini par payer 😉
Vous avez à présent tous les meilleurs conseils pour observer des animaux sauvages à Calakmul. En ce qui me concerne, je dirai qu’il s’agit de l’étape que j’ai préférée de notre voyage au Mexique 😃
Pour une autre expérience incroyable avec la faune sauvage au Mexique, je vous recommande vivement de vous rendre à Celestún pour observer les flamboyants flamants roses 🥹 Ce fut une rencontre magique et hors du temps qui figure parmi mes meilleurs souvenirs du Mexique !
Et vous, quels animaux avez-vous pu voir à Calakmul ? 😊

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