La boucle de l’Atxuria depuis les grottes de Sare
Vous cherchez à faire une randonnée à Sare loin des foules et des itinéraires classiques ? Je vous emmène sur la boucle de l’Atxuria, qui saura récompenser les marcheurs désireux d’évoluer dans un cadre intimiste et authentique. Sommet voisin de La Rhune, et de ses nombreux sentiers très populaires en été, l’Atxuria, ou Peña Plata, ne manque pourtant pas de caractère. Du haut de ses 759 m d’altitude, on profite à la fois des paysages sur le Pays basque côté espagnol et sur la côte basque française. Au programme de cette randonnée : départ depuis les grottes de Sare et ascension vers le sommet, passage sur une magnifique ligne de crête et ses falaises vertigineuses, puis retour par l’étonnant village de Zugarramurdi emprunt de légendes et de mystères. C’est parti !
9,6 kilomètres
4 heures
+ 708 mètres
Moyen
Randonnée à Sare : l’Atxuria pour changer de la Rhune
Si vous êtes déjà parti en randonnée dans le Pays Basque, vous devez probablement savoir que le sommet de La Rhune figure en tête de liste du palmarès local. Et pourtant, il y a fort à faire dans les alentours, ne serait-ce que les sommets voisins. On retourne donc vers Sare (classé parmi les plus beaux villages de France, cela dit au passage !), pour explorer le Labourd un peu plus en profondeur. Niché au pied des montagnes basques, ce petit village est enclavé entre la Rhune, l’Atxuria et l’Ibanteli. La ligne de crête crée une frontière naturelle avec l’Espagne, avec laquelle Sare partage 25 km. Nous traverserons cette ligne imaginaire une fois au sommet de l’Atxuria.
Sare est également connue pour être le théâtre d’un fabuleux réseau de grottes, situé à même le piémont des Pyrénées basques. Au passage, si vous n’avez jamais visité les grottes de Sare, c’est peut-être l’occasion de vous laisser tenter, pour vous détendre après votre randonnée. D’autant plus que le départ de la boucle de l’Atxuria se trouve justement au parking des grottes. L’avantage, c’est que c’est assez facile à trouver !
Comme d’habitude, lorsqu’on s’engage dans une boucle en randonnée, on peut la suivre aussi bien dans un sens que dans l’autre. Mais pour rendre les choses un peu plus faciles, je préfère réserver le « gros » de l’effort pour le début, lorsqu’on est encore frais et plein d’énergie. À vous de voir si vous préférez faire de même, ou commencer par la partie « tranquille » vers Zugarramurdi, pour attaquer ensuite la partie plus sportive.
Pour suivre l’intégralité de cet itinéraire, je ne saurai que trop vous conseiller de vous munir d’une carte ou d’un téléphone avec GPS. En effet, on trouve une multitude de croisements, et nous avons été obligé de rebrousser chemin à plusieurs reprises, par manque d’attention.
La boucle de l’Atxuria : les étapes de cette randonnée
Des grottes de Sare jusqu’au sommet de l’Atxuria
Pour trouver le départ de cette randonnée, il s’agit d’abord de se rendre aux grottes de Sare. Une fois au niveau de l’entrée, continuez en voiture jusqu’au parking supérieur. Vous trouverez, sur votre droite, une petite piste (assez large pour un véhicule) qui s’enfonce dans la forêt au-delà d’un passage à bétail. Un marquage jaune vous indique normalement la direction à suivre. Au bout de quelques zigzags, on sort rapidement de la forêt. Sachez que sur cette partie, l’ascension est franche, mais présente l’avantage d’être plutôt régulière jusqu’au sommet de l’Atxuria.
Alors que nous prenons un peu de hauteur, la silhouette de la Rhune s’impose très rapidement à nous. Lorsqu’on effectue une randonnée à Sare, ou dans les alentours, elle constitue généralement le meilleur point de repère. Nous contemplons ici son versant est, moins facilement reconnaissable que la forme iconique de son versant sud, qui est visible partout depuis la côte basque.
Au bout d’une heure de marche environ, on quitte la piste en terre pour suivre un sentier qui se dirige vers le mont Atxuria. Attention à ne pas le rater et à bien rester concentré sur les marqueurs jaunes (nous avons failli les manquer à plusieurs reprises !) car cette zone comporte de nombreux croisements. On peut donc rapidement s’engager dans la mauvaise direction.
À mesure que nous avançons vers le sommet, nous faisons plus ample connaissance avec la faune locale. Les moutons et les pottoks sont évidemment présents, mais nous avons également la chance d’approcher les vautours, qui semblent être les gardiens de ce lieu énigmatique.
La dernière partie de l’ascension est un peu plus difficile : la pente se fait plus abrupte et moins stable, car il faut marcher sur un terrain herbeux et pierreux, qui peut être glissant par endroit.
Du sommet de l’Atxuria jusqu’à Zugarramurdi en passant par le col d’Ibaneta
Arrivés au sommet à 759 mètres d’altitude, une belle surprise nous attend : nous tombons nez à nez avec le vide. La ligne de crête de l’Atxuria se mue en falaises sur son autre versant, côté espagnol. Ici, la géologie est particulièrement intéressante : les couches de roches se sont superposées les unes sur les autres pour former des « piles » assez régulières. À certains endroits, les formations sédimentaires évoquent des murs de briques, comme s’ils avaient été façonnés par la main de l’homme.
On note quelques jolies variations de couleurs, ce qui est classique des dépôts marno-calcaires : du blanc au gris foncé en passant par le rouge, le rose et le vert. Au Pays Basque, ces pierres calcaires rouges sont souvent utilisées pour embellir les maisons, ou créer un petit muret. Notons toutefois que le nom espagnol de l’Atxuria, la Pena Plata, signifie « montagne d’argent » : c’est donc cette couleur qui ressort davantage de la roche chez nos voisins ibériques.
Depuis le sommet, nous repérons sans difficultés les villages et montagnes voisins : d’abord Dantxaria et ses ventas, ainsi qu’Ainhoa et le mont Errebi avec sa chapelle de l’Aubépine ; plus loin, nous apercevons le Mondarrain, l’Artzamendi, mais aussi le Gorospil et l’Alkurruntz côté espagnol.
Fermons à présent cette petite parenthèse géologique et paysagère pour revenir à nos moutons (et nos pottoks !). Pour continuer, il faut suivre plus ou moins la ligne de crête en progressant vers l’Est et en tentant toujours de suivre ce fameux balisage jaune.
Lorsque nous amorçons la descente, nous tournons à droite, en direction d’un arbre isolé en contrebas. Nous suivons le chemin entre les fougères pour arriver au niveau du col d’Ibaneta, au milieu duquel se trouve un petit panneau de bois multidirectionnel. On suit la direction de Zugarramurdi, indiquée cette fois par un balisage jaune et blanc.
On entre alors dans une agréable forêt de mélèzes, qui nous offre un peu de fraicheur après ce bel effort. Nous suivons le chemin forestier jusqu’à rencontrer une habitation sur notre droite. Nous atteignons alors une route goudronnée et repérons un petit chemin à droite : c’est celui-ci qui nous mène tout droit jusqu’à Zugarramurdi. Plus qu’une quinzaine de minutes de marche, et nous voici devant l’entrée du village.
De Zugarramurdi jusqu’aux grottes de Sare : sur le chemin des sorcières
Nous sommes déjà en Espagne depuis un petit moment, même si nous n’avons rencontré aucune borne indicative. C’est toute la magie de passer la frontière par un chemin de randonnée : nous entrons dans un autre pays sans même nous en rendre compte, absorbés par la continuité du paysage.
En réalité, la ligne frontalière se trouve au niveau du sommet de l’Atxuria, mais c’est bien l’entrée dans le village de Zugarramurdi qui nous plonge instantanément dans l’ambiance espagnole. On y observe une architecture typique basque-espagnole, avec la charpente des maisons peintes en marron foncé et la présence de petites rambardes en bois sculpté au niveau des étages. Pour la petite histoire, ce village est connu pour l’existence de ses sorcières qui se réunissaient dans ses grottes, et furent pourchassées au 17ème siècle.
Pour reprendre notre route vers Sare, nous tournons à gauche au centre du village. Nous parvenons alors sur une route pavée plate, dite « route des grottes », que nous suivons quelques minutes. Nous empruntons ensuite un chemin forestier situé sur notre gauche, marqué d’un petit cheval bleu. C’est ce dernier marquage qu’il faudra suivre jusqu’à l’arrivée aux grottes de Sare.
On descend des escaliers jusqu’à traverser un petit ruisseau, après lequel on rencontre une route un peu plus haut : nous l’empruntons, tout en suivant toujours le petit cheval bleu. Puis l’on rentre à nouveau dans la forêt en suivant un chemin à droite, qui nous mène devant plusieurs grottes et une zone de spéléologie. On finit par retomber sur une route, sur laquelle nous restons définitivement afin de contourner la carrière de Sare par le Nord, et retourner au parking des grottes.
Quelques informations pratiques pour faire la randonnée de l’Atxuria
Cette randonnée à Sare n’est pas particulièrement difficile sur le plan physique : elle vous prendra environ 4 heures pour l’effectuer dans sa totalité. La difficulté vient du fait qu’il est nécessaire de rester concentré sur le balisage, voire sur sa carte ou son GPS, pour ne pas emprunter la mauvaise direction. Ceci dit, il n’y a pas grand risque de se perdre, car il y a toujours la possibilité de rattraper le bon chemin, ou de passer par un autre itinéraire.
Fiche technique :
- Distance totale : 9,57 km
- Altitude de départ : 214 m
- Point culminant : 750 m
- Point le plus bas : 159 m
- Dénivelé cumulé positif : 708 m
- Dénivelé cumulé négatif : -708 m
- Durée totale : 4 h
- Difficulté : Moyen
N.B. : Ces données ont été recueillies depuis le site Géoportail.
Bonne rando à tous !