
Bacalar au Mexique : le paradis privatisé
Avec sa grande lagune d’eau douce aux couleurs si pures, Bacalar est devenue une étape incontournable du Quintana Roo. Une chose est sûre : tous les voyageurs qui y sont passés s’accorderont pour dire qu’il s’agit d’un endroit absolument magnifique. Cependant, ce paradis a un prix, et il faut le savoir… D’ailleurs, je n’avais pas prévu d’écrire un article sur Bacalar à l’origine. Nous y sommes restés seulement deux jours, je n’ai donc pas de quoi dresser un portrait complet sur cette destination. J’ai donc décidé d’écrire ce billet sous la forme d’un article d’opinion dans lequel je reviens sur notre expérience sur place, et réponds à quelques questions fréquemment posées. Alors, est-ce que ça vaut le coup d’aller à Bacalar ou non ? Je vous donne mon avis à la fin et vous dévoilerai les deux conseils que j’aurai aimé avoir avant de m’y rendre !
Où se situe Bacalar et pourquoi ce lieu est-il si attirant ?
Pour mieux comprendre ce qui fait de Bacalar un endroit si spécial au Mexique, commençons par les présentations. Bacalar est une ville de petite taille appartenant à la prestigieuse liste des Pueblos Mágicos (les villes et villages « magiques » du Mexique). Située tout au sud de l’État du Quintana Roo, à environ 40 km de Chetumal, elle est principalement connue et fréquentée des touristes pour son exceptionnelle lagune aux couleurs impressionnantes.
Avec les changements de lumière tout au long de la journée et les variations de profondeur, on peut observer les couleurs de la lagune varier du vert/bleu au gris/noir, en passant par toutes les nuances de bleu, du plus clair au plus sombre. C’est cette particularité notable qui lui a valu le surnom de lagune aux sept couleurs. Bordée de sable fin et de quelques palmiers, la lagune de Bacalar offre des paysages idylliques, dignes des plus belles cartes postales. Elle attire ainsi à elle les voyageurs rêveurs venus se fondre dans ses eaux cristallines, explorer chaque recoin, découvrir ses cénotes cachés ou encore contempler toutes ses nuances changer au fil de la journée.
Un paradis derrière les barreaux…
Oui, mais… Il y a bien un « mais », qui fut la raison de notre déception lors de notre séjour à Bacalar. Je tiens à vous rassurer tout de suite : la lagune est bien conforme aux descriptions que l’on a pu nous en faire, et à toutes les photos que l’on peut voir sur Internet. Seulement voilà : le bord de la lagune est presque entièrement privatisé. Ce qui signifie que pour en profiter, il faudra payer l’hôtel, le restaurant, l’organisme ou je ne sais quelle entreprise qui possède le bout de parcelle qui vous intéresse pour pouvoir y accéder.
Et n’espérez pas pouvoir admirer le paysage en vous promenant en ville, car le front de lac est entièrement muré ou grillagé. On n’y voit tout simplement rien… Hormis les rabatteurs qui tenteront de vous vendre tous les tours possibles sur la lagune, que nous avons décidé de ne pas faire (je ne sais pas pour vous, mais personnellement, les tours vendus par les rabatteurs ne m’ont jamais attiré).
Ceci dit, nous n’étions pas totalement surpris par cette ambiance. Car Bacalar n’est pas l’unique exemple de nature privatisée au Mexique. Nous avions commencé à nous en rendre compte lors de notre première étape sur l’île de Cozumel, où toutes les plus belles plages sont également la propriété de resorts, hôtels et autres restaurants. On ne peut y accéder, ni même apercevoir la plage, sans débourser une somme qui nous paraissait chaque fois exagérée (au moins 10-15 $US par personne, juste pour l’accès, sans consommation ni aucun service). C’est donc bien un fait : la nature n’est pas gratuite au Mexique, et il faut faire avec !
Que faire lors d’un séjour à Bacalar ?
Vous l’aurez compris : on visite Bacalar pour sa lagune, sans laquelle le village n’aurait probablement rien de « magique » (oui, c’est un peu cash 😁). Vendue comme une destination « nature », il s’agit en réalité, en tout et pour tout, d’une destination de tourisme balnéaire. Toutes les activités à faire à Bacalar se concentrent donc autour de sa lagune : on peut s’y baigner bien sûr, louer des kayaks, faire du paddle, ou encore réserver un tour combiné en bateau pour explorer les 4 coins de la lagune et les cénotes cachés. Aussi, si vous n’aimez ni barboter ni les sports aquatiques, il ne vous restera finalement que peu d’options… à part celle de buller à votre hôtel, que je vous conseille d’ailleurs de choisir avec soin (j’y reviendrais plus tard).
Où se baigner gratuitement à Bacalar ?
Même si le front de lac est en majeure partie privé, il existe heureusement quelques endroits où il est possible d’accéder à la lagune gratuitement et de s’y baigner sans que l’on vous demande quoi que ce soit :
- Le ponton public au bout de la Calle 36, au nord du village : c’est petit, pas très bien entretenu, et passé une certaine heure, on y est un peu serré. Mais ça fait l’affaire, surtout si on y va le matin.
- Le grand ponton de l’éco parc de Bacalar avant 8h du matin : c’est un endroit très intéressant dans Bacalar, car il vous permet d’avoir un bon aperçu de l’écosystème de la lagune. Avant 8h du matin, l’accès est gratuit, et vous pourrez y rester autant de temps que vous voudrez. Après cette heure-là, l’accès vous coûtera 20 $MXN la journée, ce qui reste très raisonnable.
- Le ponton public face à la Calle 18, en centre-ville : c’est l’autre option après celui de la Calle 36. Attendez-vous à ce qu’il ne soit pas forcément bien entretenu non plus, et qu’il soit utilisé par les tours-opérateurs pour amarrer leurs bateaux. Mais au moins, il y a des bancs pour se poser et profiter de la vue.
- Le Cenote Azul : c’est le seul cénote accessible à pied à Bacalar et où l’on peut se baigner gratuitement. Pour y arriver, il existe une petite entrée (très très discrète) le long de la route « Costera », côté lagune. Si vous êtes en voiture ou en vélo, ne passez pas trop vite, vous pourriez la louper. De là, passez le petit portillon grillagé et descendez le sentier en terre jusqu’au bord du cénote. Attention, c’est un peu boueux et pas très pratique pour poser sa serviette ou ses affaires.
Où peut-on observer le lever de soleil à Bacalar ?
Depuis Bacalar, le soleil ne se couche pas sur la lagune, au risque de décevoir les inconditionnels des couchers de soleil et autres instagrammeurs. La ville faisant face à l’Est, il vous faudra vous lever tôt si vous souhaitez profiter de ce spectacle quotidien de la nature. Et si vous en avez le courage, vous ne serez pas déçu, car il y a peu de monde de sortie à cette heure de la journée.
Pour observer un lever de soleil à Bacalar, je vous conseille de vous diriger vers le ponton de l’éco parc, le « muelle ecologico », situé entre la Calle 34 et 36. Si vous arrivez suffisamment tôt, l’entrée sera gratuite, et vous aurez peut-être la chance d’apercevoir la faune sauvage, en plus de profiter d’une belle balade au milieu de la mangrove.
Je dirais même qu’il s’agit du rendez-vous nature à Bacalar que les amateurs connaissent, car nous avons y avons croisé des scientifiques et autres photographes qui faisaient leur ronde matinale. Nous avons eu la chance d’observer plusieurs oiseaux, dont des hérons ainsi qu’un crocodile 😲 C’est probablement le moment que nous avons le plus apprécié de tout notre séjour à Bacalar !
Est-ce que Bacalar vaut le coup ?
Malgré mon apparente déception, pour toutes les raisons citées plus haut, oui, je pense quand même que visiter Bacalar vaut le coup. À condition cependant de préparer un minimum sa venue. Voici les deux conseils que j’aurai aimé avoir avant notre séjour à Bacalar :
- Réservez un hôtel qui possède un accès à la lagune. Oui, c’est peut-être plus cher, mais croyez-moi, ça en vaut vraiment la peine. Si on vient à Bacalar, c’est d’abord pour profiter au maximum de cet environnement unique. Le village en lui-même est mignon, mais clairement, il ne fait pas le poids face aux eaux turquoise et au doux clapotis qui éveilleront vos sens 24h/24. Et pensez à réserver votre hôtel en avance, car les bons rapports qualité-prix partent vite !
- Faites le tour en bateau sur la lagune : je pense que s’il y a une activité qui vaut le coup à Bacalar, c’est bien celle-ci. Qu’il soit partagé ou que vous ne le réserviez rien que pour vous, le bateau aura l’avantage de vous faire visiter tous les coins de la lagune qui ne sont pas accessibles depuis la terre ferme, ce qui révèlera un peu plus sa magie. Comme nous étions un peu excédés par les rabatteurs, nous avons décidé de ne pas le faire. Personnellement, j’ai regretté : ne commettez pas la même erreur ! Il est même possible de faire cette excursion à bord d’un voilier. Mais pour cela, il est conseillé de s’y prendre à l’avance.
Si, comme nous, vous vous y êtes pris à l’arrache et que vous n’avez pas pu trouver votre perle rare au bord de la lagune, sachez que certains hôtels peuvent vous vendre un Day Pass, afin que vous puissiez profiter de leur ponton privé et de leurs installations à la journée. Pour connaître les bons plans sur Bacalar et bénéficier d’informations actualisées, je vous invite à consulter cet article que j’ai trouvé très complet et bien fait.
Finalement, je dirais que le gros avantage de Bacalar est d’offrir un cadre reposant en comparaison avec les autres destinations du Quintana Roo. Pour une vraie pause entre deux visites de sites archéologiques ou pour s’éloigner un peu du tumulte de la Riviera Maya, c’est clairement l’endroit idéal.
En revanche, à mon sens, Bacalar n’est pas plus une destination nature que Cancun une ville culturelle. C’est plutôt une étiquette pour dire qu’ici, il n’y a pas (encore) de tourisme de masse, de gros resorts de 12 étages et de discothèques les unes sur les autres qui vomissent les touristes jusqu’à 6 h du matin. Mais Bacalar reste un lieu touristique, un peu aseptisé et… grillagé 😞 Espérons au moins qu’ils parviennent à préserver sa lagune et cet écosystème unique pour les décennies à venir !


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