La route archéologique de Campeche et ses cités mayas enfouies
Premières et dernières étapes de notre road trip au Mexique, les sites mayas sur la route archéologique de Campeche constituèrent un réel temps fort de notre voyage. Ces anciennes cités enfouies dans la jungle sont principalement regroupées le long de la route 186, qui relie Chetumal à Escárcega. Peu fréquentés comparativement aux sites archéologiques du Yucatán, ils n’en demeurent pas moins très intéressants. Il s’agit d’une excellente alternative pour ceux qui souhaitent s’écarter des sentiers battus au Mexique, tout en profitant d’un cadre naturel sauvage et luxuriant. Lors de nos passages sur cette route, nous en avons visité trois : Xpujil, Becán, et pour finir en beauté, Calakmul.
Pourquoi faire étape sur la route archéologique de Campeche ?
La route 186 qui relie Chetumal (Quintana Roo) à Escárcega (Campeche) constitue un véritable corridor archéologique. Cette région, caractéristique de l’architecture Rio Bec, regroupe un nombre important de cités et vestiges de la civilisation maya. Amateurs de vieilles pierres, ici, vous serez servis !
Il ne vous restera que l’embarras du choix, car on trouve plus d’une vingtaine de sites sur un nombre assez limité de km2. Attention cependant, car tous ne sont pas ouverts au public ; beaucoup d’entre eux sont encore aux mains des archéologues qui n’ont pas fini d’en percer tous les secrets. La carte ci-dessous recense les sites visitables de la région.
En plus d’être intéressants, ces sites constituent une étape stratégique au cours d’un road trip vers le Chiapas. Si, comme nous, vous avez décidé de louer une voiture au Mexique, il s’agit d’un excellent point de chute pour y faire étape une nuit ou deux, avant de partir vers le Quintana Roo, ou dans l’autre sens, vers Campeche, le Tabasco ou le Chiapas. Vous trouverez facilement des hébergements à prix intéressant dans les villes de Xpujil ou d’Escárcega.
L’un des gros avantages de ces sites, c’est que comme ils sont à l’écart des sentiers touristiques, il restent peu visités. Vous aurez plus de chance de croiser quelques locaux aventureux plutôt que des hordes de touristes comme à Uxmal, à Palenque ou au Chichen Itza ! Ici, pas de cars garés en rang serrés sur les parkings, pas de files indiennes pour prendre sa photo et pas de vendeurs de souvenirs étalant toute leur marchandise aux pieds des ruines. Pas même de commerces ni de magasins de souvenirs (pensez à prendre de l’eau lors des visites !).
Comme je le mentionnais dans l’introduction, la route archéologique de Campeche constitue donc une très bonne alternative pour ceux qui souhaitent explorer des sites mayas tout en profitant du calme et de la nature. Petit bonus pour ceux qui, comme nous, aiment observer des animaux dans leur habitat naturel : n’étant pas dérangés par la foule, ils se font beaucoup plus présents !
Visite du site archéologique de Xpujil
Le petit site de Xpujil, situé au sein de la ville éponyme, fut notre première visite sur notre route vers le Chiapas. Malgré son accessibilité et sa proximité avec la ville, Xpujil est un site paisible, bien dissimulé au sein de la forêt tropicale. Nous sommes arrivés sur place vers 16h, soit environ 1h avant la fermeture. Cette durée fut cependant suffisante pour découvrir les lieux car le site n’est pas très étendu.
Après avoir franchi l’entrée du site, il faut marcher dans la jungle pendant environ 10 minutes avant d’apercevoir les premières ruines.
Cette petite marche d’approche très agréable renforce l’impression d’être immergé en pleine nature. À cette heure-là, nous sommes quasiment les seuls visiteurs. Que c’est agréable de pouvoir profiter des vieilles pierres sans être dérangés par quiconque !
Le site archéologique de Xpujil est composé de quatre principaux édifices. L’édifice à trois tours constitue la structure phare du lieu.
À l’arrière de celle-ci, on peut y apercevoir quelques pierres ouvragées tout en haut de l’escalier.
Sur place, nous apprenons que ce type d’édifice constitue en réalité une exception dans le style Rio Bec, dont les temples comportent normalement deux tours de part et d’autre de la structure.
Prix de l’accès au site : lors de notre visite en février 2023, le prix de l’entrée à Xpujil s’élevait à 70 $ pesos par personne.
Découverte du site archéologique de Becán
Le site de Becán fut sans conteste l’une de mes visites préférées au cours de notre voyage au Mexique ! Méconnu mais étonnamment étendu, il semble endormi dans la jungle. En l’absence d’autres visiteurs, on s’y sent comme un explorateur découvrant les lieux pour la première fois. L’absence de fléchage clair (chose qui n’est pas inhabituel au Mexique) renforce cette impression, en plus d’être un peu déroutant.
Nous apprenons que le mot « Becán » en maya possède deux significations théoriques : « fossé » ou « canyon creusé par l’eau ». Il est vrai que l’originalité du site réside dans la présence de ses douves qui encerclent l’intégralité de la petite cité.
Après avoir franchi les douves, un édifice assez imposant nous attend à l’entrée (photo ci-dessus). Pour continuer la visite, on passe sous un petit tunnel piéton qui nous mène vers la place centrale.
Celle-ci comporte une impressionnante pyramide de 32 mètres de haut que l’on peut escalader (une corde est même prévue à cet effet). À la droite de cette pyramide, on trouve une autre structure à deux tours, très caractéristique du style architectural Rio Bec.
D’autres grands édifices nous attendent ensuite, ainsi que plusieurs places ombragées, et un terrain de jeu de pelote.
Tout comme Xpujil, le site de Becán sur la route archéologique de Campeche est peu fréquenté. Nous sommes arrivés sur place à l’ouverture, dès 8h et avons été les premiers à y entrer. Nous avons eu le privilège d’avoir le site pour nous seuls pendant plus d’une demi-heure avant que d’autres visiteurs n’arrivent.
Prix de l’accès au site : en février 2023, le prix d’entrée pour Becán s’élevait à 75 $ pesos.
Visite de Calakmul : le plus reculé des sites mayas au Mexique
Calakmul fait partie des cités mayas les plus importantes et les plus imposantes du pays. Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, elle se situe au cœur de la réserve naturelle du même nom. Notons que la réserve naturelle de Calakmul constitue elle-même la plus grande réserve tropicale du Mexique. Oui, rien que ça !
Malgré son importance et la beauté de ses impressionnantes ruines, le site archéologique de Calakmul se trouve bien à l’écart des sentiers touristiques. Enfoui au fin fond de la jungle, il fait en effet parti des plus difficiles d’accès. On ne peut y parvenir qu’en empruntant une route unique qui serpente à travers la forêt tropicale. Depuis l’entrée de la réserve (le long de la route 186), vous devrez compter minimum 1h30 de route pour atteindre le site archéologique. Autant dire qu’il faut être plutôt motivé pour visiter Calakmul et ne pas craindre de se lever tôt afin de bien en profiter !
Au-delà de la présence d’édifices impressionnants, dont une pyramide monumentale de plus de 50 m de haut, c’est surtout l’aspect sauvage de ses ruines qui fait de Calakmul un site vraiment unique au Mexique. Après avoir franchi l’entrée du site, il vous faudra compter vingt bonnes minutes de marche avant d’apercevoir les premiers édifices.
Pour visiter l’intégralité du site, plusieurs itinéraires sont proposés : une route courte, une route moyenne et une route longue. Lors de notre visite, malheureusement, les routes moyennes et longues étaient fermées. Nous ne pouvions donc pas accéder à la grande acropole, qui représente probablement plus de la moitié du site. Heureusement, la place principale avec ses deux pyramides imposantes étaient bien visibles.
Contrairement aux sites de Xpujil et Becán, qui peuvent se visiter assez rapidement sur votre route, Calakmul vous demandera un peu plus de temps. C’est pour cette raison que nous avons décidé de refaire un arrêt sur la route archéologique de Campeche, afin de lui consacrer une journée entière. Calakmul constitua donc la dernière étape de notre road trip au Chiapas.
Si vous souhaitez en savoir plus, je vous invite à lire mon article dédié à la visite des ruines de Calakmul. Vous y trouverez plein de conseils pour profiter à fond de cette étape !
Prix de l’accès au site : le coût de l’entrée au site archéologique en lui-même était de 90 $ pesos, auxquels il fallut ajouter 220 $ pesos pour le droit d’accès à la réserve. Le coût total par personne s’élevait donc à 310 $ pesos (un peu plus de 15 €) lors de notre passage en février 2023.
Les autres sites de la route archéologique de Campeche
Nous n’avons eu l’occasion de visiter que ces trois sites (il fallait bien faire des choix !), mais la région offre bien plus à découvrir. Aussi, si vous êtes passionné de vieilles pierres, n’hésitez pas à lui accorder un peu plus de temps.
Depuis la route 186, vous pourrez facilement accéder aux sites de Dzibanché, Kohunlich, Chicanná, Hormiguero, ou encore Balamkú.
Pour la petite anecdote, sachez que nous avons tenté d’ajouter Dzibanché à notre programme lors du premier jour de notre road trip, mais n’avons pas pu accéder au site. Ce jour-là, les habitants du village voisin avait barré la route à l’aide d’une corde et exigeait un droit de passage (de mémoire, c’était 50$ pesos par personne et 70$ pesos pour la voiture, en plus du ticket d’entrée). Comme nous savions que d’autres sites nous attendaient sur la route, nous avons décidé de ne pas payer et de passer notre chemin.
Après la découverte de Xpujil et de Becán au matin de notre deuxième jour, une longue étape de route nous attendait vers la destination suivante. Nous quittons la route archéologique de Campeche pour nous diriger vers Palenque, porte d’entrée du Chiapas !